Souvent la nuit, je m’éveille et ils sont là.
Comme des anges blancs, des nuages évanescents, des rêves interlopes, un air de jazz dans la nuit. La lune s’enfuit, masquant sa nudité, une présence bleue.
les elfes du temps
Ne me demandez pas qui ils sont ni ce qu’ils sont, ils sont là . Ils ne me le disent pas, ne parlent pas, ne respirent pas pourtant, Ils choisissent l’aube brune ou le soir après minuit, ou ils se glissent dans l’interstice du jour, entre deux nuages, comme un clin d’oeil. Silhouettes pâles et transparentes, ils voyagent à mes côtés depuis que je suis toute petite, et souvent, très souvent ils peuplent mes nuits.
Ils m’ont amenée à écrire, ils me glissent leurs mots à l’oreille, il faut tendre l’oreille pour surprendre les mots lancés dans le vent ou la brise nocturne, et capter le sourire d’une étoile.
Aux heures blêmes fraiches l’été, noires l’hiver, ils me tirent par le bras et me demandent de les accompagner. Ils me laissent en paix , dès qu’ils m’ont réveillée, ce qui m’a longtemps fait croire qu’ils détestent la solitude… comme moi. Je n’ai jamais cherché qui ils sont, j’aurais trop peur de les perdre.
Un jour où j’étais triste, ils sont venus m’accompagner, pour ne pas me laisser seule. Ils ont mis un doigt sur les lèvres et se sont éclipsés au petit matin. Ils sont les elfes du temps. Ils volent des heures au temps. Ils doivent être des ogres pour aller dérober à l’horloge douairière son précieux bien.
Le temps qui file et ne s’arrête pas, le temps où les hommes ne se regardent pas, ne pensent pas, ne rêvent pas, occupés à faire en oubliant d’admirer les orages, l’été qui arrive, la mer qui gronde, l’enfant qui pleure, l’oiseau qui volète, le chat qui rôde, l’abeille qui bourdonne . Ils ont pour messagère l’araignée qui file sa toile avec leur rêves inédits.
Cette nuit, ils m’ont réveillée pour que je vous parle d’eux, et ils m’ont donné un poème pour que nous ne les oublions pas…
LES VOLEURS DE TEMPS
si j’ai pleuré
tu ne me l’as pas dit
mes rêves sont peuplés de strates interlopes
la valse des tortues et le rire des chats
je t’aime
tout amour est démesure
jamais je ne saurai t’aimer aux temps jadis
tombent tombent les larmes du ciel
les roses tristes tendent l’oreille au chant du rossignol
nous ne partirons plus écouter le rire d’une enfant
la main tendue et sa menotte ouverte
pour un rire du vent du sud ,
les larmes du temps
je partirais sur les routes
mon coeur en bandoulière
j’irai j’irai chercher
les voleurs de temps
SARAHLOUP
20 décembre 2016 at 22 h 15 min
Chère Brigitte,
Quel plaisir de découvrir ton blog après t’avoir rencontré il y a peu lors de ta visite à l’académie d’Anaël. Merci encore pour tes conseils, ta disponibilité et ta gentillesse. Je suis très touchée par les textes de ton blog et j’ai hâte de lire ton roman!
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21 décembre 2016 at 7 h 05 min
merci beaucoup de tes commentaires je reviendrai vous voir avec plaisir amitiés
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